Chicago, de la rivière industrielle à l'espace vert flottant !
#Édition 103 - modèle d’urbanisme régénératif : Wild Mile
Après Médellin, je vous emmène cette semaine à Chicago. Vous avez sûrement entendu parler de cette ville, ne serait-ce que par son fameux club de basket ball Chicago Bulls et son légendaire 23, Michael Jordan.
Mais aujourd’hui, c’est un tout autre sujet qui nous intéresse : la réhabilitation du Wild Mile, un bras artificiel de la rivière Chicago autrefois surnommé "Stinking River", ou rivière puante.
Ce cours d’eau, a été longtemps synonyme de dynamisme économique mais aussi de pollution industrielle, récoltant les déchets d’une ville en plein développement. Depuis quelques années, c’est désormais un parc flottant écologique.
Bonne lecture!
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Coup d’œil rapide sur l’édition
Un part de l'histoire industrielle de Chicago
La structure modulaire de ce nouvel environnement
Impact sur la biodiversité et la qualité de l’eau
Wild Mile, un modèle d’urbanisme régénératif.
Une part de l’histoire industrielle de Chicago
The North Branch Canal s’inscrit dans l’histoire d’un passé industriel profondément ancré dans la ville de Chicago. Ce canal creusé en 1853 assurait le transport du charbon, du bois et d’autres marchandises. Il est directement connecté à Chicago River, un système de cours d’eau et de canaux long de 251 kilomètres. Durant longtemps, il a participé au dynamisme économique de cette partie de l’Illinois.
Cependant, avec le déclin de l’industrie au XXe siècle, cette voie fluviale est négligée, oubliée et fortement polluée. Il faut attendre 2017, dans le cadre d’un plan d’aménagement du territoire, le North Branch Framework Plan, pour voir naître Wild Mile, avec une vision audacieuse : transformer ce corridor industriel en un parc écologique flottant.
L’organisation locale Urban Rivers, a pris les rênes de ce projet pour redonner une seconde vie à ce cours d’eau oublié. Depuis 2021, les jardins flottants, les passerelles accessibles au public et des habitats naturels ont pris place progressivement.
La structure modulaire de ce nouvel environnement
Le Wild Mile repose sur des plateformes flottantes modulaires. Fabriquées à partir de matériaux durables comme le plastique HDPE, les fibres de coco et le bois traité, ces structures sont assemblées en îlots.
Des passerelles publiques connectent les îlots entre elles. Elles laissent l’espace nécessaire aux visiteurs pour se balader ou profiter d’activités comme le kayak.
Fait intéressant : cette conception modulaire permet une expansion progressive et une adaptation aux besoins écologiques et sociales du site.
Impact sur la biodiversité et la qualité de l’eau
Autrefois surnommée "la rivière puante", la Chicago River était l’une des voies fluviales les plus polluées des États-Unis. Les rejets industriels et domestiques s’accumulaient sans traitement sur ce cours d’eau du centre-ville.
Le projet Wild Mile a permis de changer cette triste réalité, très souvent commune à de nombreuses villes de par le monde, grâce à une volonté de fer et des initiatives innovantes.
Les jardins flottants installés le long du canal jouent un rôle clé dans cette métamorphose. Recouverts de substrats, ils accueillent des plantes indigènes telles que la Verveine Hastée ou l’Asclépiade, dont les racines filtrent les polluants tout en fournissant un habitat pour la faune locale.
Des habitats submergés et des paniers d’arbres (original !) enrichissent l’écosystème aquatique.
Selon le site healthylakes, ces efforts ont permis une renaissance écologique spectaculaire et le retour de nombreuses espèces aquatiques et terrestres. Aujourd’hui, plus de 105 espèces d’oiseaux ont été recensées dans cette zone, tandis que les populations de poissons ont bondi de 10 espèces en 1974 à plus de 75 aujourd’hui.
Wild Mile, un modèle d’urbanisme régénératif
Alors, si ces résultats sont le résultat d’un fort engagement des infrastructures du Wild Mile, il est aussi le fruit d’une mobilisation collective autour de programmes comme "River Rangers".
Ils mobilisent des bénévoles et citoyens et les invitent à documenter et à surveiller la biodiversité du lieu. Ces personnes participent aussi à l’entretien des habitats flottants, aux travaux et identifient les déchets ou espèces invasives.
De plus, cela renforce une implication locale des Chicagoans (oui, c’est le nom des habitants de Chicago) autour d’une initiative éducative et communautaire. Des milliers d’élèves ont participé à des ateliers pédagogiques en vue de découvrir les bénéfices de l’écologie urbaine.
Avec plus de 32 000 visiteurs accueillis en 2023, le Wild Mile est devenu un lieu emblématique où la nature a redonné vie à un lieu autrefois mortifère.
Le Wild Mile a été porté par une vision ambitieuse. Elle s’est concrétisée avec l’aide d’un financement mixte combinant fonds publics et privés. Plus de 3,2 millions de dollars ont été investis depuis le lancement du projet en 2017, pour faire de ce canal industriel un projet tourné vers les villes actuelles.
Un aménagement qui repose sur des principes d’urbanisme régénératif. Une discipline, de plus en plus sollicitée lorsque l’on vise à restaurer des écosystèmes en intégrant des solutions urbaines adaptées.
⤷ En savois plus sur Wild Mile
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On se retrouve la semaine prochaine pour parler de “Permis de végétaliser”. Prenez-soin de vous.
À très vite,