Bonjour,
Bienvenue dans cette nouvelle édition de Daily Green. Vous êtes sur la newsletter qui traite de la nature en ville, mais pas seulement.
Cette semaine, je vous invite à découvrir une tendance design, non pas générée par une IA, mais ce que l’on appelle le design hostile, l’architecture hostile ou encore le design de l’inhospitalité.
C’est comme inviter son meilleur ami(e) à dîner et lui proposer de s’asseoir sur votre dernière trouvaille : un fauteuil de fakir hérissé de piques et de lames. Pas sûr qu’il/elle apprécie !
Bonne lecture !
Coup d’œil rapide sur l’édition 95
Le design d’inhospitalité, une tendance en vogue ?
Œuvre végétale au cœur de la capitale
L’avenir des arbres de nos forêts
Le design de l’inhospitalité
Le design hostile ou hostile Design est une façon de concevoir l’espace public qui vise à exclure ou à dissuader certains groupes jugés indésirables. Pourtant, si ces stratégies semblent résoudre un problème, elles ne font que le déplacer. Supprimer des bancs, installer des accoudoirs ou parsemer le mobilier urbain de piques ne fait que repousser les personnes vulnérables ailleurs, en invisibilisant la précarité sociale.
Mais ces choix touchent-ils uniquement les sans-abris ? Qu’en est-il des personnes âgées, des femmes enceintes, des personnes en situation de handicap ? Ces aménagements rendent la ville plus dure, plus excluante, et moins accessible à tous.
Derrière le choix de cet aménagement, se cachent parfois des politiques urbaines qui privilégient une vision aseptisée de l’espace public. Elle favorise la consommation et l’ordre au détriment de l’accueil et du bien-être collectif. C’est le reflet de notre époque, vous allez me dire. Certainement !
Face à cela, des architectes, urbanistes et citoyens s’engagent pour une autre approche : du mobilier inclusif, des abris ouverts, des aménagements pensés pour la mixité sociale. Parce qu’une ville doit être un espace de vie, et non d’exclusion. Ce sera le sujet d’une prochaine newsletter.
Le design hostile peut-être encore plus subtil, moins visible. Si l’on veut limiter la présence de personnes dans un espace public, cela peut passer aussi par une torture, le mot est un peu fort, une gêne auditive. Il fallait y penser. Imaginez une boucle de musique classique de 3 minutes qui tourne, toute la journée. Il y a peu de chance que vous décidiez de vous installer et d’y passer la journée. C’est précisément ce que certaines gares ont mis en place en France, en Allemagne et très probablement ailleurs.
Maintenant, imaginons les parvis de ces gares minéralisées, sans arbres, sans moindres végétaux, sans le moindre banc pour accueillir le public en attente d’un train ou d’un proche. Est-ce que nous ne serions pas là aussi dans une forme de design de l’inhospitalité. Est-ce qu’un espace sans nature, sans banc, sans espace de jeux pour les enfants, n’est pas déjà un espace inhospitalier? Je vous invite à jeter un œil autour de vous, c’est assez marquant.
Pour terminer sur le sujet, voilà la palme du mauvais gout mise en scène par l’artiste Fabian Brushing. Et si désormais, il fallait payer pour s’asseoir ?
Quelques ressources pour aller plus loin :
Les pics d’or par la Fondation pour le logement des défavorisés
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Oeuvre végétale et sensibilisation urbaine
Parcourir une ville, c'est s'apercevoir de toutes ces façades littéralement nues qui surplombent les toits et les rues. Ce sont autant d'espaces à végétaliser, comme le sont certaines toitures.
Je vous propose de découvrir cet incroyable mur végétal rue Aboukir (Paris), réalisé par Patrick Blanc.
Botaniste et chercheur français, il est mondialement connu pour être celui qui aurait inventé le mur végétal. Il collabore avec les plus grands architectes, de Jean Nouvel à César Pelli.
Il apporte un nouveau point de vue à l’intégration de la nature en ville. Pour cela, il développe une technique permettant aux plantes de pousser verticalement à l'aide de structures artificielles. Et pour exposer son talent, quoi de mieux que de l'afficher dans le cadre d’une commande privée, dans une rue du 2e arrondissement de Paris.
25 mètres de haut sur une surface de 250 m2, cette carte de visite vivante est composés de 7 600 plantes de 235 variétés différentes. L'ambition de Patrick Blanc était de contribuer aux bien-être et à la conscience écologique des habitants d'un quartier historique de la capitale.
Le coût ? : 500 à 600€/m2, concernant la consommation d’eau, il faudra compter 5 à 6 litres d'eau/m2 par jour selon le magazine Maison à Part.
🌳 Une ressource : l’avenir de nos arbres
Je vous invite à découvrir cette base de données, qui référence 67 espèces d’arbres en Europe et modélise leur évolution jusqu’en 2095 selon deux scénarios climatiques : un intermédiaire (RCP 4.5) et un pessimiste (RCP 8.5).
Sachez que les RCP (Representative Concentration Pathways) des scénarios de référence de l’évolution du déséquilibre énergétique de la Terre sur la période 2006-2300.
En février 2022, des chercheurs européens publient l’étude Eu-Trees4F. Elle permet de visualiser, sur une grille de dix kilomètres, les espèces les plus stables, celles qui s’adapteront ou disparaîtront.
Elle nous éclaire sur l’impact du climat sur nos paysages. Par exemple, dans l’Ouest de la France, les hêtres, bouleaux et trembles pourraient disparaître d’ici 45 ans, remplacés par des espèces méditerranéennes comme les chênes verts et les saules.
Un projet avec une ambition forte, celle de rendre ces données accessibles à tous via son site et un ensemble d’outils pédagogiques. Un moyen puissant de mieux anticiper et adapter nos forêts au futur et sensibiliser le plus grand nombre.
➜ Consulter cette base de donnée
Merci de continuer à nous suivre !
C’est tout pour cette semaine, j’espère que vous avez apprécié cette édition.
On se retrouve la semaine prochaine, et surtout prenez-soin !
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Chaque vendredi, avec Daily Green, on met en lumière des projets de nature en ville, des acteurs inspirants et partage des retours d’expérience. Si vous pensez que cela peut intéresser votre entourage, merci de la partager. Cela nous aide à la faire connaître.
Je vois bien le mot "design de l'inhospitalité" dans zoom zoom zen sur France Inter ;-)
C’est vrai que nos villes sont hostiles mais je suis de nature optimiste pour leur évolution dans le bon sens 🌳🚲