En charge de la nature !
#Edition 108 - une édition pour tenter de la définir et la célébrer...
Bonjour,
Cette semaine, une édition un peu spéciale, dans le cadre de la Fête de la nature. Il m’a semblé intéressant de revenir sur la notion de nature, souvent utilisée comme mot passe-partout pour parler du vivant, ou pour mettre un peu de vert dans une campagne publicitaire.
La nature est souvent perçue comme une charge, de manière utilitariste, sous l’angle décoratif et facilement fragmentable pour nous servir.
Sortons de cette vision réductrice pour tenter de nous questionner sur ce que représente vraiment la nature, même si un seul numéro de Daily Green ne suffira pas.
Bonne lecture !
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Comment définir la nature ?
Le ROI de la nature
L’évènement annuel pour rester connecter
Comment définir la nature ?
La nature se conçoit traditionnellement comme un ensemble de réalités matérielles existant indépendamment de l’humain.
Les définitions contemporaines mettent en avant l’interdépendance des écosystèmes : les forêts, les océans et espèces formant un réseau interactif et connecté. Chaque élément influence les autres.
Elles soulignent également une dimension systémique. La nature est un organisme vivant qui s’autorégule et dont nous, humains, faisons partie. Et cela, même si on l’oublie parfois, parqués dans nos villes modernes cernées de tours de béton.
Enfin, la valeur intrinsèque de la nature, reconnue par les lois européennes, dépasse l’utilitarisme économique, elle englobe des dimensions éthiques et existentielles. Même si sa dimension économique ne doit pas être balayée.
Ces trois piliers, interdépendance, systémique et valeur propre transforment la restauration écologique en impératif pour notre civilisation et plus précisément pour notre survie.
La nature est très souvent perçue comme une charge. Pourtant, elle s’impose plus que jamais comme un investissement stratégique. Elle combine une capacité à absorber les effets du changement, à s’adapter à son nouvel environnement et assure même une rentabilité socio-économique à long terme.
Il y a une urgence à restaurer les écosystèmes et notamment de notre vieux continent. Le chiffre est assez fou, mais “l’état de conservation de 81 % des habitats européens répertoriés est jugé insuffisant ou médiocre”.
Cela est accéléré par les conséquences du dérèglement climatique, par l’artificialisation des sols (étalement urbain, infrastructures routières…), mais aussi la chasse et la surpêche, les pollutions et les espèces exotiques envahissantes.
Le ROI de la nature
Rien à voir avec une nouvelle monarchie, on parle ici de retour sur investissement (ROI). De récentes études européennes cherchent à quantifier avec précision les retombées économiques des actions menées en faveur de la nature.
Et même si l’on peut s’accorder sur la valeur inestimable de la nature. Il est important de parler de sa valeur au vu des services rendus. Selon la Commission Européenne chaque euro investi rapporterait entre 8 et 38€ (source).
Une étude belge récemment publiée, parle de 51€ pour un euro investi en restauration. Arrêtons-nous sur 3 exemples illustrant cette dynamique :
Un marais de 100 hectares a été restauré en 2020 dans la vallée du Dimer en Flandres. Cette restauration génère jusqu’a 8 € par euro investi, grâce au stockage d’ 1 200 tonnes de CO₂/an et à la réduction des dégâts liées aux inondations.
La zone naturelle du Kastanjebos en Flandre est une ancienne plantation de résineux. En 2018, elle est convertie en forêt mixte. Son ROI atteint 51 € par euro investi grâce à une hausse significative de la fréquentation touristique (soit +20 % de revenus touristiques locaux) avec un amortissement sur 16 ans.
Le Plateau des Tailles dans le massif des Ardennes belges est un projet de 500 hectares (2015-2025) qui allient tourbières et pâturage : c’est 25 € de retombées économiques pour un euro investi. La filtration de 40 tonnes d'azote/an et la création de 12 emplois pérennes en écotourisme et sylviculture durable participe à cet impact financier.
Ces chiffres s'expliquent par la multifonctionnalité des écosystèmes. Considérer la nature seulement sous le prisme utilitariste et décoratif, reviens à se fourvoyer. Je vous invite vivement à consulter le rapport du WWF, de Natuurpunt et Natagora.
La Fête de la Nature : l’événement annuel pour rester connecté
La Fête de la Nature a été créée en 2007 et représente le plus grand événement annuel français sur le monde vivant. Chaque année, à la même période, elle mobilise des milliers d'acteurs et permet de renouer le temps d’une petite semaine avec la nature.
Pour la 19ème édition qui se tient du 21 au 25 mai 2025, l'événement propose plus 10 000 animations gratuites sur 3 000 sites différents à travers la France.
La Fête de la Nature s’inscrit dans le cadre de la stratégie biodiversité 2030, lancée par le gouvernement français en vue de s’appuyer sur les territoires et de mobiliser tous les concitoyens pour enrayer le déclin de la biodiversité.
En 2024, La Fête de la Nature avait mobilisé un million de personnes.
+ Les petits plus
Et si cet événement est important pour sensibiliser, mobiliser, informer le plus grand nombre, il ne doit pas se limiter à ces quelques jours. Voilà quelques réseaux à retenir pour le reste de l’année, n’hésitez pas à compléter en commentaire :
Le réseau France Nature Environnement (FNE) fédère 6 000 associations locales, et propose une veille permanente sur son site et via ses newsletters.
Le portail naturefrance est le service public d’information sur la biodiversité. Il apporte des ressources au grand public et aux acteurs dans les territoires, en France et à l’international via son réseau de partenaires.
Les outils collaboratifs comme Inaturalist, PlantNet, Zooniverse ou eBird sont autant de moyens de prendre part à une meilleure connaissance de notre environnement et de la biodiversité.
Merci d’avoir pris le temps de lire ce numéro.
Avant de vous quitter, voilà quelques photos des 48h de l’Agriculture Urbaine. J’ai eu le plaisir de participer à la table ronde “ l'agriculture et le jardinage urbains comme facteurs de commun(s) organisé par la Maison de l'Agriculture Urbaine Lyonnaise dans le 8e arrondissement de Lyon et de visiter la ferme urbaine des Etats-Unis.




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On se retrouve la semaine prochaine, en attendant voilà nos réseaux : Instagram et Linkedin.
Pensons à sortir ce week-end et respirer en nature. À très vite ! 😉