Comme le disait Olivia Laing dans The Lonely City, “Vous pouvez être seul n’importe où, mais il y a une saveur particulière à cette solitude qui naît de la vie en ville, entouré de tant de personnes.”
Le sentiment de solitude peut survenir partout. Mais elle prend cette dimension unique dans le milieu urbain. Être seul dans une ville densément peuplée, entouré de dizaines de personnes dans votre immeuble, de centaines dans votre quartier et de milliers ou millions dans votre ville, crée une forme singulière de solitude.
Elle est presque amplifiée par ce contraste entre la foule et l'isolement personnel.
Bienvenue dans cette nouvelle édition et bonne lecture !
Coup d’œil rapide sur l’édition 97
La solitude et les espaces de nature.
Planter 40 arbres à 35 mètres au dessus du sol !
L’univers fascinant des mousses.
Les espaces verts remède à la solitude ?
Le sentiment de solitude est une réalité, il suffit d’y prêter attention lorsque on arpente la ville. Et il s'accentue avec l'âge, comme le montre cette étude de Our World in Data sur la population américaine.
À partir de 40 ans, le temps passé seul augmente progressivement, pour devenir majoritaire après 70 ans. Ce phénomène est amplifié par les différentes transitions de vie comme une fin de la carrière professionnelle, la diminution du contact avec les enfants (moins d'une heure par jour dès 65 ans), et la perte d'un conjoint ou de son cercle social.
En France, selon la Fondation de France près de 5 millions de personnes sont en situation d’isolement, et ce chiffre est en constante augmentation. Les plus de 75 ans, sont les plus particulièrement touchés : 27 % d’entre eux vivent dans un isolement social, contre 16 % en 2010.
Les causes peuvent être multiples : l’éclatement familial, la précarité économique, l’exclusion, la fracture numérique et la perte d’autonomie grandissante avec l’âge.
Au Japon, un ministère dédié à la solitude a même été créé, c’est dire l’importance que prend la place de l’isolement social dans nos sociétés modernes.
Face à ce constat alarmant, les espaces verts urbains pourraient être une de ces solutions sérieuses, tout en encourageant la connexion entre les générations et en luttant contre l’exclusion numérique des personnes âgées.
Une étude récente montre qu’une augmentation de 10 % des espaces verts dans un rayon de 1,6 km autour de son domicile réduit le risque de solitude. L’impact est plus marqué pour les personnes vivant seules.
On peut le comprendre car ce sont des lieux de rencontres, des îlots de fraîcheur où toutes les générations peuvent se croiser et des espaces de découvertes. La nature capte notre attention, que ce soit par le simple chant des oiseaux. Elle offre un apaisement et suscite parfois des émotions spontanées comme l’émerveillement devant la majesté d’un arbre.
Dîtes-nous comment vous voyez la solitude de nos villes ?
🌳 Planter 40 arbres à 35 mètres au dessus du sol !
The Pulse of Amsterdam est un complexe immobilier qui intègre logement, bureaux, cafés, restaurants et espaces culturels.
Alors jusque-là, on peut saluer la réalisation et sa certification BREEAM Outstanding (87,91%) un des hauts standards environnementaux.
Mais cela devient vraiment intéressant, lorsque on découvre l'aménagement du toit ! A 35 mètres au-dessus du sol, entre les deux tours principales du bâtiment, un espace vert a été aménagé.
Plutôt que de multiplier les pots et bacs, le choix a été fait de créer un sol en terre pleine sur toute la surface du bâtiment. Avec 40 arbres plantés, ce bosquet suspendu, pour ne pas dire forêt, offre aux résidents et visiteurs une expérience de nature avec une vue panoramique sur Amsterdam.
Selon les concepteurs du projet, cet aménagement paysager constitue un corridor écologique entre les deux plus grands espaces verts de la capitale néerlandaise :l'Amstelscheg et l'Amsterdamse Bos, .
➜ Découvrir ce projet de l’agence de DELVA Landscape





Les Mousses de nos bâtiments !
Parcourir une forêt, c’est être attentif aux arbres, mais c’est aussi s’émerveiller devant les mousses qui tapissent chaque recoin.
Une petite escapade dans le Vercors m’a remis en mémoire cet excellent documentaire de Jean-Philippe Teyssier et Bruno Victor-Pujebet : Sa Majesté les Mousses.
On y apprends qu’il existerait plus de 25 000 espèces de mousse à travers le monde et ces plantes étonnantes peuvent s’adapter à des températures comprises entre -40 et +70 degrés.
Des scientifiques ont même ressuscité une mousse «zombie» de 1 500 ans (fin de l’Empire romain quand même !).
Enfin, leur résistance à toute épreuve leur permet de résister au changement climatique, à la radioactivité, et pourrait même jouer un rôle clé dans le futur.
D’ailleurs l’entreprise Respyre, s’est embarquée dans l’aventure : implanter des mousses sur nos bâtiments en injectant un mélange de béton et de gel de mousse permettant aux bryophytes de se développer plus rapidement.
En Allemagne, Green City Solutions développe du mobilier modulaire avec des mousses pour filtrer l’air en captant du CO₂ et des particules fines.
En attendant de mieux l’efficacité de ces innovations, je vous invite à vous plonger dans les images vraiment captivantes de Sa Majesté les Mousses.
Les petits plus
Un rapport clé sur les villes et le climat : le prochain rapport spécial du GIEC, attendu en mars 2027, abordera l’adaptation des villes au changement climatique. Un enjeu crucial pour l’urbanisme durable et la résilience des territoires. ➜ A suivre
Un guide pour des plantations adaptées : Le Parc naturel régional du Marais Poitevin publie un guide pour aider les communes à végétaliser leurs espaces avec des essences adaptées au climat. Un outil intéressant aussi pour les habitants qui souhaitent aménager leurs jardins. ➜ En savoir plus
Désimperméabiliser les villes Face à l’urbanisation croissante et au changement climatique, les villes doivent intégrer la gestion des sols dans leurs stratégies d’aménagement. Le projet DESSERT (Désimperméabilisation des sols, services écosystémiques et résilience des territoires publie ce guide opérationnel pour accompagner les acteurs dans les projets de descellement de sols urbains et livrer des pratiques d’aménagement ➜ Visualiser le guide
Ah, je crois que c’est fini pour cette semaine.
Merci d’avoir pris le temps de lire cette édition !
Si elle vous a plu, n’hésitez pas à la partager autour de vous, que ce soit avec un(e) collègue ou un(e) ami(e).
On réfléchit à lancer du sponsoring, alors si ça vous intéresse d’apparaître dans une prochaine édition, écrivez-nous, discutons-en avec plaisir !
On se retrouve la semaine prochaine pour encore plus d’idées et d’inspirations. À très vite !