Bonjour 👋
J’espère que vous allez bien !
La bonne nouvelle cette semaine, c’est qu’il y a plus d’arbres sur terre que d’étoiles dans la Voie lactée. 3 trillions d’arbres * (12 zéros derrière le trois) sont présents sur la planète Terre, ce qui fait 420 arbres par habitants. (Où sont mes arbres ? 😉)
La moins bonne, c’est que nous avons la fâcheuse tendance à vouloir les couper, à raison de 15 Billions par an, et bien sûr pas toujours pour de bonnes raisons.
Voilà c’est dit, et pour cette nouvelle newsletter Dailygreen, nous parlerons d’arbres, de bois et de construction de la ville.
Bonne lecture !
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L’arbre est un allié de taille dans la construction durable de la ville.
Le bois est un matériau noble qui, dans l’imaginaire populaire, est synonyme de fragilité (souvenez-vous de l’histoire des 3 petits cochons) ou de vulnérabilité face au feu 🔥 (rappelez-vous cette fin d’été en Californie).
Et pourtant de nombreux projets naissent depuis des années, dans le domaine de la maison individuelle ou dans la construction d’immeubles.
On est loin des premières constructions en bois, qui dateraient de -400 000 ans avant JC. Les techniques ont évolué, et même si les projets restent marginaux, il est plus que temps de se pencher sur les bénéfices du bois dans la construction, et d’en comprendre l’intérêt dans une ville durable.
De nouvelles techniques de construction
La petite révolution vient du bois lamellé-croisé (ou Cross-Laminated Timber, CLT), une technique consistant à superposer des lamelles de bois en couches, et à les coller perpendiculairement les unes aux autres (avec un adhésif non toxique) , afin de permettre une rigidité et une stabilité dans toutes les directions. Le CLT est utilisé principalement dans la construction en bois depuis les années 1990.
Bonne nouvelle ! On connaît l’incroyable capacité de l’arbre à capter le CO2, à communiquer avec les autres organismes via un système racinaire extrêmement sophistiqué, mais qu’en est-il lorsqu’il est coupé ?🌲
Les avantage du bois dans la construction
Le bois stocke le carbone : les arbres libèrent de l’oxygène et stockent le Co2 dans l’atmosphère (1 tonne par mètre cube). Mais le bois, une fois coupé, conserve son stock de Co2 dans les produits fabriqués, et même lorsqu’il réutilisé ou recyclé pour d’autres usages.
Le bois est recyclable: en effet, une fois terminé son cycle de vie, le produit avec lequel il a été conçu peut être utilisé pour l’industrie, l’ameublement, les sols et même le compost.
Le bois a son propre cercle vertueux. Les éléments en bois issus de la production ou de la transformation du bois (rebuts, écorces, sciures…) pourront être brûlés et servir de source d’énergie. Lors de la combustion, le Co2 dégagé est équivalent à ce que l’arbre avait stocké durant sa croissance, et ne contribue pas a augmenter son impact sur le réchauffement climatique. Dernier avantage, ces déchets n’ont pas besoin de mise en décharge, ce qui minimise les coûts liés à leur élimination.
Le bois réduit la consommation d’eau douce et améliore la qualité de l’environnement intérieur.
Les projets en bois qui prennent de la hauteur
Hypérion - Bordeaux
A Bordeaux, c’est Hypérion **, une tour d’habitation qui devrait prochainement détenir le record de la tour en bois la plus haute de France.
Avec ses 57 mètres de hauteur et ses 18 niveaux, ce bâtiment de 82 appartements (en accession et logement social) verra le jour en plein coeur de Bordeaux, à proximité de la gare Saint-Jean et de la future gare LGV.
Selon la Métropole bordelaise, l’utilisation du CLT (les éléments étant préfabriqués en usine) permettra de réduire de 6 à 8 fois les rotations de camions dans l’exécution du gros oeuvre. Un avantage certain, par exemple pour les riverains. 😉
Mjøstårnet - Finlande - 85 mètres
Ouvert en Mars 2019, Mjøstårnet est officiellement le bâtiment en bois le haut du monde. (selon le Guiness des records).
D’une hauteur de 85 mètres et constitué de 18 étages, ce bâtiment à usage mixte (bureaux et habitations) a été réalisé en Norvège. Afin d’assurer la stabilité du bâtiment par vent fort, les dalles du plancher des niveaux 12 à 18 ont été réalisées en béton.
Et voilà peut-être le projet le plus fou :
W350 Project - Japon - 350 mètres
Pour fêter son 350ème anniversaire, l’agence japonaise Sumitomo Forestry souhaite élever la plus haute tour en bois du monde : 350 mètres de haut.
Ce projet de 70 étages a prévu d’accueillir des logements avec grands balcons couverts de plantes, des bureaux, des commerces et un hôtel.
W350 Project sera composé à 90% de bois et devra être paré face aux secousses sismiques. Le projet est prévu pour 2041 et devrait couter… 4,5 milliards d’euros !
Les projets de constructions en bois peuvent également investir des espaces sous-exploités comme les ports : le projet FOR en est l’illustration.
Des bureaux flottants
FOR - Floating Office Rotterdam- sera un complexe de bureaux, amarré au Port de Rotterdam en Hollande. Ce bâtiment, conçu en bois, sera autonome en énergie grâce à ses panneaux solaires et son système d’échange de chaleur avec les eaux du port.
Sur trois étages, FOR intègrera également des espaces publics, une grande terrasse, un restaurant et même une piscine. Ce projet est réalisé par l’agence d’architecture The Powerhouse Company, pour le compte de l’ONG Global Center on Adaptation (dirigé par l’ancien un directeur de l’ONU Ban Ki-Moon et Bill Gates, fondateur de Microsoft).
Enfin l’utilisation du bois pourrait également se décliner dans d’autres secteurs, et pourquoi pas dans l’automobile 😉 ? Cette Citroën Dyane 6 de 1966 a été “sculptée” par l’ébéniste Michel Robillard. 6 ans auront été nécessaires à cet artiste pour réaliser cette oeuvre avec différentes essences ⛽ 🙅♂️… de bois.
Pour conclure, le bois se révèle comme une alternative au béton en terme d’impact écologique, de maniabilité. Cependant la construction en bois reste plus chère que le béton et l’acier. De plus les propriétés du CLT restent relativement méconnus à travers le monde. Il serait intéressant d’avoir vos retours sur le sujet, n’hésitez pas à me contacter.🙂
💡 Une idée !
Woodoo - Le bois augmenté
L’idée de Woodoo est d’apporter de nouvelles propriétés au bois, et d’en faire un matériau encore plus résistant: le bois augmenté.
Selon le fondateur Timothée Boitouzet, en remplacant la lignine***** ( composant le mois performant du bois) par une résine, on obtiendrait un matériau 3 à 4 fois plus résistant au feu, et imputrescible. Et quelque soit son épaisseur, ce bois augmentéé pourrait être traversé par la lumière. Dans un premier temps, il pourrait se substituer aux matériaux de gros oeuvre comme le béton ou l’acier, comme nous l’avons vu plus haut 👆.
Sa capacité à transporter la lumière pourrait être utilisée dans la fabrication de mobilier connecté. En transformant sa surface en interface tactile, il serait possible d’échanger des informations, comme des messages, des images ou des vidéos.
Content de voir que Voodoo poursuit son innovation, j’en parlais déjà sur Dailygreen.fr en 2018.
📖 Les lectures
Khejri, l’arbre qui donne vie au désert. Epineux de la famille des acacias, le Khejri est d’une incroyable robustesse face à l’environnement aride et extrême dans lequel il se développe : le désert. Il peut aller puiser l’eau grâce à son système racinaire à 35 mètres de profondeur. Autour de lui, il crée également un îlot de ressources et une mini-oasis pour les autres êtres vivants. Encore un très bon article de The conversation.
Une forêt primaire de 70 000 hectares au coeur de l’Europe. Francis Hallé, biologiste et botaniste, est en passe de concrétiser un projet de forêt primaire. En fait, l’idée est plutôt originale car elle est simple : ne rien faire si ce n’est sécuriser la forêt (pas de chasse, ni de feu) et la laisser évoluer librement.
Du bois sans couper des arbres, c’est possible: le Daisugi est une technique utilisée au Japon depuis le 14e Siècle. Principalement appliquée aux cèdres plantés à cet effet, cette méthode de sylviculture durable est pratiquée à la main et permet d'obtenir du bois bien droit et sans nœuds.
🎧 Une écoute
Le Gratin - Pauline Laigneau avec Clémentine Alzial, CEO de Valrhona
Cette semaine, je vous invite à écouter un épisode du Gratin de Pauline Laigneau avec la CEO de la célèbre marque de chocolat Valrhona, Clémentine Alzial.
Deux choses sont marquantes dans cet entretien, la première est le parcours de Clémentine. Elle entre comme stagiaire, pour devenir en quelques années la directrice générale de la marque. La deuxième chose est l’engagement sociétal et environnemental de la société. Bonne écoute !
Ceux qui me connaissent savent que j’apprécie les podcasts, si vous aussi êtes amateur de ce format je suis preneur de vos recommandations 🙏.
Merci d’avoir pris le temps de lire cette nouvelle lettre d’information; faites-moi part de vos réflexions et avis, je serai ravi d’échanger avec vous.
Et prenez soin de vous ! A très vite !
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