Petits espaces abandonnés, grand défi !
Edition 92 - Biodiversité, architecture, littérature, école : remuez !
Bonjour,
Les espaces abandonnés, délaissés au coeur des villes ne manquent pas, il suffit de parcourir les rues.
Pourtant, il ne s'agit pas toujours de foncier destiné à de grands projets de construction, mais souvent de petits espaces négligés ou considérés comme une charge lourde : murs aveugles, coins de rue bétonnés, places de parking abandonnées, sous les ponts, etc.
Et pourtant ces petits et moyen espaces sont pleins de potentiel. Ils pourraient nous permettre d’accélérer la végétalisation, d’accueillir la biodiversité et de créer de nouveaux lieux de mobilité, de partage et de convivialité.
Alors cherchons à voir grand, sans négliger les petits espaces.
Bonne lecture !
Coup d’œil rapide sur l’édition 92
Défis et opportunités au cœur des villes
Pourquoi est-il important de ne pas négliger les petits espaces verts
Architecture - La bibliothèque sous la Terre-Mère
Les petits plus à écouter et à lire pour en sortir grandi
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Défis et opportunités au cœur des villes (sans attendre) !
La ville de Gérone, en Espagne, a dans ses cartons un grand projet urbain : enfouir les voies ferrées qui traversent la ville. Mais en attendant la réalisation de cette ambitieuse transformation, la municipalité a choisi d’agir immédiatement. Elle a transformé un espace abandonné sous un viaduc ferroviaire en un lieu fonctionnel et végétalisé.
Une piste cyclable a été créée avec un peu de créativité et de pragmatisme. Un kilomètre de voie a été intégré au réseau existant. Plantes grimpantes, street-art et éclairage aérien habillent désormais cet espace oublié de la ville.
Ce projet, réalisé pour un montant de 220 000 €, est un exemple intéressant d’aménagement temporaire. On peut se demander si cela ne restera pas ainsi, finalement. Depuis 2016, ce corridor accueille les cyclistes, coureurs, piétons et trottinettes, à l’abri du soleil et de la pluie.
La proposition fait réfléchir ! Est-ce que l’on ne pourrait pas envisager des étapes à chaque réalisation urbaine en apportant des solutions immédiates et simples. Cela permettrait de dynamiser certaines zones de nos villes. A partager chez vous… Peut-être que cela pourrait inspirer !




Pourquoi ne pas négliger les petits espaces verts ?
De petites actions de végétalisation dans des zones urbaines densément peuplées peuvent entraîner des changements écologiques significatifs. C’est ce que révèle une étude récente de l’Université de Melbourne.
En introduisant des plantes indigènes dans un espace vert, les chercheurs ont observé une augmentation rapide de la biodiversité des insectes et de la complexité des interactions écologiques.
En seulement trois ans, la richesse des espèces d’insectes, la diversité et le nombre d’interactions entre plantes et insectes, ont considérablement augmenté.
L’étude insiste sur l’importance des plantes indigènes. Elles s’intègrent mieux aux conditions climatiques locales et aux écosystèmes autochtones, tout en limitant les risques liés aux espèces non-indigènes. Elles offrent également des habitats optimaux pour les insectes, favorisant des interactions écologiques essentielles.
Ces résultats sont très intéressants pour les décideurs politiques, les architectes et les urbanistes, etc. Ils démontrent que même des interventions dans des espaces limités peuvent avoir des impacts positifs sur la biodiversité urbaine.
Même si l’étude a été menée sur un seul site et sur une période relativement courte de trois ans, elle propose une méthodologie adaptable à d’autres contextes.
Cette publication prouve qu’investir dans des projets de végétalisation urbaine, même sur de petites surfaces et à petite échelle, est une stratégie efficace pour restaurer la biodiversité et rendre les villes plus résilientes. Elle offre un nouvel argument en faveur du lancement de projets de renaturation ou de végétalisation dès maintenant, partout où cela est possible.
La bibliothèque sous la Terre
Il y a des lieux où l’on aimerait parfois se réfugier, loin de l’ambiance électrique des villes, de l’infobésité et de la course effrénée contre le temps. Et celui-ci pourrait en faire partie.
Dans la région de Chiba, au Japon, un terrain abandonné, jonché de gravats de construction, a été métamorphosé en un lieu vraiment original, pour ne pas dire magique : Library in the Earth. Ce projet novateur a vu le jour au sein d’une ferme biologique. L’idée était de restaurer cet espace en intégrant discrètement une salle de lecture sous terre.
Imaginée par l’agence Nakamura Hiroshi & Nap, cette bibliothèque en forme de goutte d’eau offre un lieu de détente aux agriculteurs. Plus de 3 000 livres aux thèmes variés courent sur les étagères : la poésie, la philosophie, la science ou l’Histoire. Conçue comme un sanctuaire, elle porte en elle la symbolique profonde de la terre, chère à la culture japonaise, perçue comme une source de vie et un symbole de maternité.
Comme le dit si bien l’architecte Nakamura Hiroshi, l’élégance et la simplicité du lieu permettent aux agriculteurs de "labourer les champs les jours ensoleillés et lire des livres les jours de pluie".
Dans une période de tensions exacerbées par des gestes déplacés et des discours… je n’ai pas les mots… ce genre de projet ne changera rien au monde. Et pourtant, il nous offre quelques rappels essentiels : la déconnexion, la reconnexion à la nature, le temps, le temps de la connaissance et de la lecture, l’architecture, et cette puissante symbolique du retour à la Terre.






Les petits plus (autour de l’école):
⌛ La chronotopie. On parle souvent de l’espace, mais bien trop peu de la dimension du temps. Le podcast de l’agence Dixit explore cette question cruciale : comment partager les bâtiments existants en fonction de leur temps d’usage ? Cette réflexion propose une nouvelle approche pour réduire la sous-occupation des écoles tout en répondant à de nouveaux besoins, le tout sans construire de nouveaux bâtiments. ➜ Écouter le podcast
🌳 Les projets de végétalisation des cours d’école ont le vent en poupe et gagnent progressivement en popularité. Les communes prennent de plus en plus conscience de l’importance de transformer les terrains asphaltés en nouveaux espaces de récréation, plus verts et plus inclusifs. La Fabrique de la Cité publie un retour d’expérience illustré par de nombreux cas pratiques déjà déployés dans plusieurs villes. ➜ En savoir plus
👧🏻 Promouvoir la classe en plein air dans les écoles, collèges, lycées et universités constitue un enjeu sanitaire, social et écologique majeur. Les Rencontres internationales de la classe dehors, organisées du 14 au 17 mai 2025 à Marseille, rassembleront de nombreux acteurs pour explorer et valoriser cette pratique. Cette édition mettra à l’honneur l’eau comme élément central et accueillera l’Italie en tant que pays invité ➜ Participer
C’est tout pour cette semaine… Merci de soutenir cette newsletter en la lisant et en la partageant.
On vous donne rendez-vous la semaine prochaine avec la première interview de l’année. Oui, c’est vrai, un changement de calendrier nous a obligés à repousser cet échange à la semaine prochaine, mais c’est toujours d’actualité.
On va parler de rafraîchir la ville !
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Par contre, la voie cyclable avec un stop tous les 5 m, c’est non. Personne ne les respectera. Il faut adapter le plan de circulation, et la signalisation. Et je ne suis pas sûre que la visibilité est bonne pour les cyclistes a ces intersections.
J’ai connu ça dans une petite ville qui a installé des bandes cyclables sur un trottoir certes large, mais défoncé par les différentes plaques d’eau, d’égouts, de gaz est un revêtement qu’on dirait en ébullition avec des bulles partout… et surtout un stop à chaque rue croisée! Un an plus tard, ils ont refait l’enrobé de la chaussée principale.
Même la police municipale ne prenait pas cette bande cyclable tellement elle était pourrie : Bosselée donc inconfortable, avec un stop tous les 5 m : sur moins d’un kilomètre il y avait 14 intersections!