Santé mentale à l'épreuve de la ville !
#Edition 106 - Comment la nature participe à réduire l'emprise de cette crise silencieuse...
Bonjour,
La santé mentale s'impose désormais comme un enjeu majeur de société. En France, le gouvernement l'a désignée "Grande cause nationale 2025".
Souvent évoquée dans les lignes de Daily Green, elle est intimement liée à la qualité de vie des habitants dans l’espace urbain.
On peut se réjouir que cette thématique soit de plus en plus abordée dans les médias, y compris les chaînes grand public. On invite des personnalités publiques à venir se confier sur le sujet, quand un Français sur cinq est concerné par un trouble psychique.
Cette édition est l’occasion de s’intéresser à nouveau à ce rapport entre la nature en ville et notre santé mentale. À l’heure où les espaces verts ne sont plus seulement considérés comme un luxe que s’accorderaient les villes, pour répondre à un calendrier électoral ou pour embellir les allées, mais comme une réelle nécessité.
Bonne lecture !
Vous découvrez Daily Green - La nature en ville, voilà quelques informations :
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Coup d’œil rapide sur l’édition 106
La santé mentale, de quoi parle-t-on ?
Les initiatives engagées pour mêler nature et santé !
Les petit plus (campagne WWF etc.)
Que disent les études sur la santé mentale en milieu urbain ?
Lorsque l’on parle de santé mentale, de quoi parle-t-on vraiment ?
Elle est définie par l'OMS comme « un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté ».
Une étude danoise, portant sur près d'un million de personnes, a révélé que les enfants qui grandissent en milieu urbain avec peu d'accès à la nature ont 55 % plus de risques de développer des troubles psychiatriques à l'âge adulte.
Une étude américaine, quant à elle, démontre qu'une marche de 90 minutes dans un espace naturel diminuerait significativement la rumination mentale, un symptôme-clé de la dépression, en réduisant l'activité d'une zone cérébrale spécifique.
Enfin, l'Institut de Santé Globale de Barcelone (ISGlobal) a mené une étude importante sur le plan "Axes Verts" (Eixos Verds) de la ville. Ce projet vise à transformer un tiers des rues en corridors verts, notamment dans le cadre du projet Superblock.
Les conclusions sont intéressantes : l'augmentation des espaces verts pourrait réduire de 14 % la mauvaise santé mentale perçue, et de 13 % la consommation d’antidépresseurs ainsi que les visites chez des professionnels de santé. Ces bienfaits s'expliquent par une baisse de la pollution, du bruit, un encouragement à pratiquer une activité physique et avoir plus d’interactions sociales.
Les études sont nombreuses, mais quelles sont les actions mises en place pour tenter de réduire ce fléau qui touche l’ensemble de la population ?
Les initiatives engagées pour mêler nature et santé !
Paradoxalement, la vie en ville se traduit par l’isolement d’une partie de la population. La proximité des citadins et la densité urbaine ne s’accompagnent pas forcément d’une proximité sociale. Nos villes ne disposent pas toujours d’espaces favorables au lien social. La solitude en ville augmente le risque de développer des troubles anxieux ou dépressifs.
Voilà quelques actions menées par les villes pour améliorer la santé des patients :
Les écoquartiers sont conçus pour améliorer le bien-être des habitants et le respect de l'environnement. Ils illustrent une vision de l’urbanisme où la qualité de vie est partie prenante dans la conception. En intégrant les logements dans de vastes espaces verts, ils favorisent mixité sociale et lien entre résidents.
Les jardins partagés ou la réappropriation d'espaces publics par les habitants renforcent le bien-être, réduisent le stress et augmentent le sentiment d'appartenance. Des villes créent aussi des lieux accessibles à tous, des écoles ouvertes durant les canicules, des places et promenades qui facilitent les rencontres et luttent contre l'isolement.
Les jardins thérapeutiques et l’hortithérapie sont de plus en plus intégrés dans les établissements de soins (hôpitaux, EHPAD). Ils sont considérés comme des outils efficaces pour améliorer l'humeur, réduire l'anxiété et stimuler les fonctions cognitives des patients. Ils montrent l'efficacité du contact régulier avec la nature pour la résilience et l'optimisme. D’ailleurs, historiquement, les jardins monastiques médiévaux et les hôpitaux ont très souvent intégré des espaces verts pour améliorer le bien-être des patients.
Le bain de forêt, ou shinrin-yoku, est une pratique thérapeutique japonaise. Plus qu'une simple balade, il invite à ralentir et à se connecter à l'environnement forestier. Cette "sylvothérapie" est reconnue pour ses nombreux bienfaits tels que la réduction du stress et l'amélioration de l'humeur. Cette approche, qui gagne en popularité (mais qui chez nous peut paraître, parfois, portée par des “illuminés”) est même intégrée dans des politiques de médecine préventive au Japon.
Le développement de Conseils Locaux de Santé Mentale (CLSM) : La communauté de communes Terres des Confluences (82) a mis en place les CLSM. C’est un groupe de travail dédié à "l'urbanisme et la santé mentale". Cette instance regroupe élus, professionnels et citoyens afin que la santé mentale soit prise en compte dans toutes les décisions politiques locales, y compris l'aménagement de l'environnement.
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Les petit plus :
A Prescription For Nature par WWF UK : cette campagne incite à une "dose quotidienne" de nature d'environ 20 minutes pour booster la santé mentale. Elle suggère aussi des moyens d'apprécier la nature, même depuis chez soi.
Prescri-Nature Canada : ce programme québécois pionnier promeut des prescriptions d'exposition à la nature. Il vise à ancrer le contact avec la nature comme un pilier fondamental de la santé.
Baromètre de la santé mentale des dirigeants à impact : voilà une enquête sur la santé mentale et le monde du travail, menée par Ticket for Change auprès de 175 dirigeants de l’économie dite “à impact positif sur la société”. De nombreux dirigeants de structures à impact sont exposés à des risques accrus pour leur santé mentale.
À rappeler cependant : si les bienfaits de la nature sur la santé mentale sont avérés, cette approche doit être envisagée comme un complément aux thérapies existantes et non comme un substitut. En cas de troubles, Il est important de consulter.
Merci d’avoir pris le temps de lire cette édition !
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On se retrouve la semaine prochaine pour encore plus d’idées et d’inspirations. À très vite ! 😉