Bonjour à tous, bienvenue aux nouveaux abonnés. Et si vous découvrez Daily Green, retrouvez ici les précédentes éditions. Ne manquez aucune édition en vous inscrivant ci-dessous.
J’écris les premières lignes de cette nouvelle édition dans le train pour Lyon. A défaut de profiter du paysage du Sud de la France à cette heure tardive, j’alterne entre écriture et lecture du livre de science fiction « Le courage de l’Arbre ». Je vous en parle dans la prochaine édition.
Mais revenons à cette 52e édition. J’ai le plaisir d’accueillir Valentin Caillavet pour nous parler Natura City. Ce projet répond aux problématiques des territoires pauvres en nature tout en impliquant les citadins dans l’amélioration de leur cadre de vie.
Bonne lecture à tous et bienvenue aux nouveaux abonnés !
Bonjour Valentin, peux-tu te présenter et nous parler de Natura City ?
J’habite à Bordeaux depuis maintenant plusieurs années et je suis issu d’une formation en management des entreprises et de l’immobilier. En 2019, lors de ma dernière année d’études, j’occupais un poste en contrat d’alternance au sein d’une filiale d’aménagement du Groupe Nexity. J’ai eu l’opportunité de participer au développement d’un projet issu d’un appel à idées interne. Cette idée de projet s’est concrétisée et est aujourd’hui devenue Natura City. Un service à destination des collectivités qui consiste à les accompagner pour ramener la nature en ville, là où il est pertinent d’agir vis-à-vis des enjeux de santé publique et de surchauffe urbaine.
Vous avez été lauréat de l’édition Nex’Idea Juillet 2019 et incubé 6 mois au Startup Studio Nexity. Comment le groupe Nexity vous a accompagné ?
Oui, l’idée portée par Fabrice Cabrejas, directeur d’agence Nexity, a été lauréate sur la thématique « Un service indispensable aux collectivités ». Nexity proposait aux lauréats un accompagnement sur 6 mois dans son incubateur « Startup Studio » à Paris. Il s’agissait d’être accompagné avec des moyens humains et financiers pour faire mûrir une idée en un projet opérationnel. Cela a permis d’interroger des bureaux d’études, des professionnels de l’aménagement, de se former, d’assister à des conférences, et bénéficier des compétences internes du Groupe Nexity pour faire évoluer le concept Natura City. On était régulièrement challengé sur nos avancées et sur les prochaines étapes à tester. Natura City s’articule aujourd’hui autour de 3 missions d’accompagnement : Cibler, Mesurer, Simuler.
Votre cible est de traiter en priorité les sites nocifs pour les personnes vulnérables. Lesquels sont-ils et de quel type de population parlez-vous ?
Effectivement, nous avons choisi avec Natura City de cibler ce que l’on appelle des « zones de pertinence à agir ». C’est-à-dire des espaces en milieu urbain pauvres en nature, généralement très minéralisés comme des parkings, d’anciennes usines ou locaux d’activités… Le béton et l’asphalte qui recouvrent majoritairement ces sites engrangent la chaleur du soleil la journée et la restituent la nuit. On appelle cela l’effet « d’îlot de chaleur ». Il y a ainsi un double enjeu de focaliser ces zones :
Le premier concerne la protection des personnes vulnérables en milieu urbain. Tout le monde est exposé aux effets des îlots de chaleur notamment lors d’épisodes de canicule, mais les enfants et les séniors sont plus fragiles et y sont plus sensibles. Il faut donc veiller à atténuer les îlots de chaleur dans les espaces accueillants ces populations. Les cours d’école pour les enfants, par exemple, ou encore certains espaces publics, ou de grands parkings de zones commerciales.
Le deuxième enjeu concerne l’objectif « Zéro Artificialisation Nette » des sols, inscrit dans la loi Climat et Résilience. En choisissant d’agir sur des zones déjà fortement imperméabilisées et donc artificialisées, nous accompagnons les collectivités dans leur objectif de sobriété foncière à horizon 2050. Cela nous permet de guider l’action des territoires et des élus dans leur stratégie de développement et d’aménagement du territoire.
Intégrer les riverains dans la réflexion menée autour de leur quartier et des projets de nature en ville est une volonté de votre part, comment cela se passe en général ?
Quand on travaille sur un espace urbain, un quartier... il est important d’associer les riverains qui y habitent et y vivent au quotidien. Ces lieux doivent être agréables à vivre, et doivent correspondre aux attentes et aux besoins des citadins. Les usages et les finalités doivent donc être pensés en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes du projet : élus, bureaux d’études, citoyens. Nous avons à cœur de prendre en compte leur voix dans l’élaboration des projets. C’est généralement très bien perçu et cela nourrit les échanges et les propositions. Ces interactions facilitent également la bonne compréhension des projets et favorisent l’adhésion collective.
Quel est le projet, à ce jour, dont vous êtes le plus fier ?
Je ne pense pas à un projet précis, mais je dirais de pouvoir accompagner les collectivités de manière générale, pour sensibiliser et agir face au dérèglement climatique qui nous concerne tous. Particulièrement, les projets de réaménagement des cours d’école en cours « OASIS » sont très stimulants, car c’est l’occasion de sensibiliser les enfants à ces enjeux. Les faire participer est essentiel car c’est eux qui imaginent et co-construisent leur espace de récréation, ils sont généralement très enthousiastes à l’idée de dessiner et de proposer des idées pour leur future cour d’école.
La réalisation de ce type de projets est un accomplissement, cela permet de mettre en œuvre des solutions pour améliorer l’environnement scolaire des élèves. En transformant une cour d’école minéralisée en un espace plus vert, plus rafraîchi et plus stimulant, cela contribue à créer un environnement d'apprentissage plus agréable et plus favorable au développement. Pour certaines communes, c’est aussi l’occasion d’ouvrir cet espace sur le temps périscolaire pour que les habitants puissent en profiter comme un véritable espace vert public.
As-tu un projet, un livre, un podcast à recommander aux lecteurs de Daily Green ?
Je viens de lire le livre « Le monde sans fin », de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain. Intéressant et facile à lire pour en apprendre un peu plus sur le monde dans lequel nous vivons et nos dépendances aux énergies fossiles.
Un podcast que j’écoute aussi régulièrement « Radio Territoria », qui propose un mag de l’urbanisme, de l’aménagement, du logement, des interviews d’élus. C’est intéressant pour se tenir informé de certains sujets d’actualités.
Où peut-on te joindre ?
Sur LinkedIn, je suis joignable sur mon profil Valentin Caillavet ou bien sur la page « Natura City », n’hésitez pas à vous y abonner pour y suivre l’actualité ou pour nous solliciter.
Également par mail à vcaillavet@naturacity.fr pour toute question au sujet de Natura City.
Merci Valentin et très bonne continuation pour le projet Natura City.
D’autres échanges qui pourraient vous plaire
Arbres en transit : la transplantation d’arbres en milieu urbain avec Ambre Seradni.
Sur les toits de ma ville : la biodiversité sur les toits des villes avec Sophie Rousset-Rouvière
Avant l’heure : édition participative avec 6 acteurs de la ville qui ont inspirés une édition
Cette nouvelle édition vous a plu ? Faites-le moi savoir avec un click sur ❤️ juste en dessous du titre. Retrouvons nous également sur Linkedin ou Instagram.
Excellente fin de semaine à tous !