Bonjour à tous,
Vous êtes sur la 64e édition de la newsletter dédiée à la nature en ville. Bienvenue aux nouveaux abonnés, si vous découvrez Daily Green, voilà les précédentes éditions, pensez à vous inscrire pour la recevoir.
Cette semaine on va bien sûr parler de nature en ville, mais aussi de 420 arbres.
Voilà plusieurs mois que j’évoque régulièrement le projet 420 arbres. Nous nous sommes donnés comme mission d’accompagner les acteurs du privé (copropriétés, entreprises, etc.) afin d’identifier les zones nécessitant une végétalisation. Puis de mettre tout en œuvre pour proposer des plans de végétalisation adaptés et en accompagner la réalisation.
Aujourd’hui le projet est accompagné par Ticket For Change et mentoré par la fondation Bouygues Immobilier. Cela permet de participer à des ateliers et d’avoir accès à un ensemble d’outils lorsque l’on entreprend, mais aussi d’être accompagné par des entrepreneurs aguerris de différents horizons, et d’être inspiré par leur parcours.
Je vais vous parler de cette deuxième semaine que j’ai passée, dans le cadre de Ticket For Change, avec une quarantaine d’entrepreneurs. Un séjour qui fait suite à celui du mois de juin que vous pouvez retrouver ici, une semaine dense à sillonner le sud de La France, de Marseille à Lyon en passant par la Biovallée en Drôme.
Ce voyage commence à Marseille. Et c’est sous le soleil rayonnant de ce dimanche matin, fin septembre, que j’arrive à la gare Saint Charles. Après l’échange de quelques messages, je retrouve mes premiers collègues les bras chargés de 3 lettres géantes “TFC”.
C’est sur le trajet d’une rue sans arbres, direction la Friche Belle de Mai, que nous prenons des nouvelles les uns des autres. Certains ont pris des vacances méritées, d’autres ont “pivoté”, quand d’autres s’apprêtent à concrétiser ce sur quoi ils travaillent depuis des mois.
L’après-midi s’enchaîne, entre ateliers et rencontres, avec des entrepreneurs de la cité phocéenne. Et très vite, le ton est donné, il n’y a pas de modèle type dans l’entrepreneuriat. Il prend diverses formes, technologique, associative, ou sociale.
Dans la douceur de cette fin de journée d’automne, on poursuit nos discussions autour d’un apéritif dînatoire. Dans les gradins, le match Paris-Marseille s’avère très compliqué et c’est dans un bar près du vélodrome que je m’informe du résultat. Il n’y aura sûrement pas de fête ce soir sur le Vieux Port.
La deuxième journée commence aux aurores. On quitte le monde urbain pour le sud de la Drôme, très proche de la rivière du même nom et des contreforts du Vercors. Une région que je connais très bien. On atterrit dans un endroit atypique : les Amanins. Ce centre agroécologique est le fruit de la rencontre du célèbre agriculteur et écrivain Pierre Rabhi, d’un entrepreneur “successful”, Michel Valentin et de son épouse Catherine Pelloux.
La lumière sur les hauts bois et dans les jardins est bien celle de la Drôme que j’aime. 55 hectares de prairies de champs et de forêts, 80 % de l’alimentation est produite sur place et à l’heure des repas, nous sommes agréablement surpris par la variété et la qualité des plats maison et à base de produits locaux. Ce lieu se compose d’une école, de cabanes et lodges, de salles de conférences, d’une boutique, de jardins et vergers. Certains bâtiments sont conçus avec les matériaux extraits sur place.
Deux jours qui filent trop vite entre ateliers et rencontres dans ce lieu habité par des femmes, hommes mais aussi brebis, chèvres et vaches. Et rien d’anormal de les voir monter dans les champs le matin. Porter un projet, développer un business demande de prendre des risques, de braver des conventions, porter des convictions, cela peut paraître banal. Mais ici la nature, très proche, semble décider plus qu’ailleurs. Les humains s’adaptent, naviguent, trouvent des solutions saisons après saisons pour maintenir le bateau. Un bateau qui trace le sillon d’une vie entrepreneuriale connectée au réel, inspirée du passé et en cohérence avec les enjeux actuels : alimentation, sobriété énergétique, économie circulaire etc.
Première lueur du soleil, jour 4, le car n’attend pas. Les couleurs du ciel opèrent une telle attraction visuelle sur le Diois qu’il est difficile de s’en détacher. Quelques heures de route nous attendent. On arrive en fin de matinée à Villeurbanne, dans le laboratoire d’innovation de la métropole lyonnaise, Erasme. Ici ont été réalisés les outils dont je vous ai parlé dans une précédente édition : Le calque de plantabilité (une carte pour identifier les zones de plantation sur le territoire de la métropole de Lyon et canographia,une base de données qui référence diverses essences d’arbres). Et oui ! La métropole de Lyon a l’ambition de planter 300 000 arbres d’ici 2030.
C’est aussi à Lyon, ce mercredi, au Palais de la Mutualité que se déroule la fameuse soirée “Ca va aller”. La thématique de cette soirée est à l’image de ce que j’aime partager sur cette newsletter. Chaque jour nous recevons notre dose d’anxiété : impact du changement climatique, chute de la biodiversité, accélération et violence des aléas climatiques, tension entre pays etc. Nous avons le choix de regarder,les yeux ébahis, notre lente descente, ou de prendre l’initiative de couper court à cette infobésité, et de nous tourner vers ceux qui tentent de résoudre, à leur échelle, une problématique. L’ensemble des speakers étaient inspirants, mais je retiendrai deux projets : 1085 une alternative à la fast Fashion, et En cavale, une alternative aux écrans pour nos enfants.
Je suis invité parmi 5 entrepreneurs à pitcher le projet 420 arbres. Suis-je prêt ? J’en parle tous les jours depuis des mois et puis végétaliser la ville, c’est une réelle mission qui répond à nos enjeux actuels, alors le stress, mes doutes attendront. La soirée est super. L’organisation, la coordination, la présentation, tout sonne juste comme ce dernier gospel qui clôture la soirée, en harmonie avec le public.
On se retrouve tous pour en reparler sur les quais de Saône, autour d’un verre. Pour certains la soirée ne fait que commencer, et avec d’autres, on opère déjà un retour à pied. J’ai toujours pris du plaisir à parcourir une ville de nuit, c’est tout de suite une autre ambiance.
Comme tous les matins, c’est éveil corporel. Pour cette dernière journée à Lyon, on poursuit ce rituel matinal. Au début, c’est gênant. Je n’ai pas pour habitude de commencer la journée en me contorsionnant. La relation au corps n’est pas évidente, et bouger en rythme et en groupe peut être déstabilisant. Au final ce qui est bizarre, c’est d’oublier son corps, ce véhicule qui nous accompagne dans nos présentations en public, dans nos moments de tension ou d’euphorie. Je me note de penser au contenant, autant qu’au contenu, autant à ce que l’on véhicule avec notre corps que ce que l’on affirme avec les mots.
Pour les deux derniers jours, on retourne à Marseille. On se rend aux apprentis d’Auteuil, siège d’un entrepreneuriat social où l’on accompagne les personnes en difficulté, jeunes ou moins jeunes, éloignées des parcours classiques. Puis fin de journée sur le quartier de la joliette, à la Coque, lieu d’innovation et d’événementiel de la French Tech - Métropole Aix-Marseille. C’est de nouveau l’occasion pour chacun de préparer son pitch et de le tester devant une série de mentors.
Samedi, la boucle est bouclée, pour les dernières heures de ce Ticket Tour, on se retrouve dans le 13e arrondissement, le Cloître 13, un endroit chargé d’histoire transformé en lieu hybride “où les entreprises envisagent leur avenir avec celui des jeunes du territoire nord de Marseille”. On visite l’exploitation maraîchère biologique et c’est le sous le soleil de ce fin de mois de septembre que je quitte la promo, un peu plus tôt pour rentrer. Fatigué mais plein de souvenirs, d’images en tête et surtout riche d’enseignements pour poursuivre 420 Arbres.
Que retenir de cette semaine ?
Faites-vous accompagner, il y a forcément un organisme pour votre projet.
La Start-Up Nation propose un modèle d’entrepreneuriat, il y en tellement à découvrir.
Parlez de votre projet partout et tout le temps - à fond ! Comme si c’était la dernière fois…
Prendre soin de son corps
Vous avez vu ça ?
La nature s'invite-t-elle à Paris dans le 1er quartier d’affaires européen. Ce projet vise à restructurer l'Esplanade de La Défense en créant un parc richement végétalisé, afin de promouvoir la biodiversité et introduire de nouveaux usages. Les objectifs incluent le renforcement de la présence de la végétation, tout en préservant l'essence du design initial de Dan Kiley, l'amélioration du confort d'utilisation du site, et la promotion d'utilisations innovantes centrées sur la végétation. Les indicateurs clés proposés sont : le passage d'un ratio de 80% de minéral à 20% de végétal dans les aménagements existants à un objectif de 70% de végétal à 30% de minéral, ainsi que l'étude de la création de bassins biologiques, pour stocker les eaux de pluie en surface.
💆 Ville et santé, la cohabitation idéale ? Le nombre d'arbres par habitant dans les 50 plus grandes villes françaises est très faible : 0,3 arbre par habitant ! Cette excellente infographie publiée par l'ADEME passe en revue le rapport de l’urbanisme à notre santé. Des nuisances sonores, de notre sédentarité au manque de nature, en passant par nos lieux de vie non adaptés au réchauffement climatique. Les pistes d’amélioration sont étudiées et connues: https://lnkd.in/e3r6d76U
🌳 Planter, planter... oui encore faut-il protéger ! Le travail du photographe TJ Watt est juste saisissant et bouleversant. Les photographies ont été prises sur l'île de Vancouver à quelques mois d'intervalles. Qu'importe notre sensibilité, on est saisi par la grandeur et la beauté de ces arbres anciens et les ravages qui leur sont infligés. C'est un sentiment de choc qui nous rappelle le besoin urgent de protéger notre patrimoine naturel.
🌳 Les arbres exercent une influence sur la formation des nuages ! Une nouvelle étude révèle l'importance des sesquiterpènes, des composés émis par la végétation, dans la formation des nuages. Les nuages jouent un rôle de refroidissement en réfléchissant la lumière, et pour se former, ils ont besoin de particules appelées noyaux de condensation. Alors que les émissions industrielles contribuent à ces noyaux, cette recherche souligne que les émissions naturelles de sesquiterpènes par les arbres sont sous-estimées et plus efficaces dans la formation de ces particules. En conséquence, la végétation influence la météo et le climat. Cette découverte met en lumière l'impact de la végétation sur la formation des nuages et souligne l'importance de mieux comprendre ces mécanismes pour évaluer l'impact environnemental.
C’est tout pour cette semaine, prenez soin de vous ! Et si vous le souhaitez, soumettez-moi les projets qui vous font vibrer, j’en parlerai dans les prochaines éditions.
Cette édition vous a plu, merci de la partager, cela m’aide beaucoup à la faire connaître.
Bon week-end à tous !!
Merci pour ce beau partage Hicham, pertinent et inspirant, comme toujours !
Let's move on !!