Bonjour, 👋
J’espère que cette newsletter vous trouvera dans les meilleures dispositions.
Je suis ravi de vous présenter cette nouvelle version, car après avoir abordé diverses thématiques sur l’évolution de la ville, il était important pour moi d’échanger avec ceux qui la façonnent.
Dans quelques minutes vous aurez la possibilité de la partager si vous avez aimé, ou simplement de me laisser un message pour échanger.
Bonne lecture !
Je vous emmène cette semaine à la rencontre de ceux qui font la ville verte. Clément et sa société sont ces acteurs urbains qui, petit à petit, reverdissent les balcons, les toits et les places, en vue d’améliorer la qualité de notre environnement urbain.
Bonjour Clément, peux-tu te présenter ?
Enchanté, je suis Clément Ajzenberg, co-fondateur de Captain Vegetal. Nous œuvrons pour la végétalisation urbaine, de la plante en pot jusqu’aux toitures végétalisées.
Mon associé et moi sommes d’anciens financiers, ex-associés d’une fintech française. Après avoir sondé les manquements en termes de végétalisation urbaine, particulièrement dans des grandes agglomérations, et après avoir perçu le besoin des citadins d’un retour à la nature (et nous les premiers !), nous avons décidé de devenir acteurs de la révolution verte.
Quelle est la proposition de Captain Vegetal ?
Nous réalisons des aménagements végétaux d’intérieur (bureaux, magasins, logements) et d’extérieur (sol, balcon / terrasse et toitures).
En fonction des connaissances pratiques et techniques de nos clients, et de leurs besoins, nous pouvons leur proposer l’entretien des installations.
Lorsque notre client a la main verte (et du temps pour s’en servir) ou qu’il souhaite voler de ses propres ailes, nous lui éditons un guide d’entretien des plantes installées pour que l’adoption se fasse tout en douceur ! 🌼
En quoi la végétalisation permet de valoriser un bien immobilier ?
La valorisation d’un bien immobilier par la végétalisation peut s’entendre à plusieurs niveaux.
Nous pouvons évoquer l’attractivité gagnée lorsqu’un bâtiment est végétalisé. Que ce soit pour les habitants, qui ont le souhait de renouer avec la nature en ville ou pour des locataires professionnels, un immeuble végétalisé boostera l’attractivité locative et, dans une certaine mesure, pourra tirer les rendements vers le haut.
La végétalisation peut également impacter la valeur patrimoniale du bien. C’est le cas pour des bâtiments à l’architecture dépassée pour lesquels la végétalisation de leur façade permet un embellissement à moindre frais. La mise en place d’aménagements végétaux sur des toitures, tels que des jardins partagés ou des fermes urbaines peut également impacter positivement la valorisation des biens à la revente.
Quels sont aujourd’hui les freins rencontrés ?
Notons que les installations qui visent à améliorer l’écosystème urbain, favoriser la biodiversité ou encore lutter contre la pollution et le réchauffement climatique imposent des investissements significatifs. La rentabilisation de telles installations avec des réductions de charges d’exploitation ou des améliorations de l’attractivité des biens immobiliers n’est donc pas acquise.
C’est pour cela que les pouvoirs publics, afin de pousser la révolution verte, doivent mettre en place des mesures incitatives pour verdir nos villes - des cours d’immeubles aux toitures - tout en étant acteurs de la dé-bétonisation des espaces publics.
De nombreuses initiatives ont été lancées partout en France : Parisculteurs, Permis de Végétaliser, etc. Nous constatons également l'émergence d'orientations nationales. La Loi sur la Biodiversité, promulguée en mars 2017, impose sur les nouveaux bâtiments à usage commercial une toiture végétalisée ou la mise en place d’un procédé de production énergétique renouvelables.
Ce sont des premiers pas, mais ils sont encore trop timides. Nous sommes convaincus que ces premiers pas préfigurent les futurs mouvements, plus énergiques, des pouvoirs publics, des sociétés qui souhaitent devenir actrices du changement ou encore des citoyens voulant contribuer à cette révolution verte.
Au-delà des éléments financiers, c’est également valoriser l’écosystème dans lequel se trouve le bâti. La diminution de la pollution, la présence de végétaux favorisant des écosystèmes et donc la biodiversité, l’impact sur les périodes caniculaires, etc. Ce sont autant d’éléments qui servent à la fois les intérêts écologiques et les intérêts des riverains ainsi que ceux des propriétaires immobiliers.
Peux-tu nous parler de la trame verte et bleue ?
La Trame Verte et Bleue, portée par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et l’Office Français de la Biodiversité, vise à maintenir et à renforcer les écosystèmes naturels dans les projets d’aménagements du territoire afin de booster la biodiversité.
L’objectif est de créer des couloirs de biodiversité afin de désenclaver les zones vertes (= végétalisées) et bleues (= aquatiques). En effet, l’impact de l’Homme sur le territoire fragmente les espaces. Les autoroutes, les barrages hydrauliques, clôtures et autres installations sont des barrières souvent infranchissables par le vivant.
Ces cloisonnements peuvent avoir un impact sur la migration, le brassage génétique, le territoire de chasse, la dominance d’une espèce, etc.
Ils sont d’autant plus infranchissables dans les milieux urbanisés. Les espaces verts et zones aquatiques sont entourées de vastes zones bétonisées. A l’instar d’un écosystème insulaire, le vivant est contraint. Seules certaines espèces animales et végétales sont favorisées par ces mini-écosystèmes artificiellement créés, ce qui entrave la biodiversité locale et donc urbaine.
L’initiative de la Trame Verte et Bleue consiste à interconnecter ces espaces, afin de les dé-insulariser. Végétaux endémiques, insectes, volatiles et mammifères peuvent bénéficier de ces installations pour se nourrir, se reposer et se développer.
Bishan-Ang Mo Kio Park, Singapore. Photo: Stefan/Flickr
Comment en tant que citoyen peut-on participer à ce retour de la nature dans les espaces urbains ?
En tant que citoyen, nous pouvons tous être acteurs de ce changement. Installer des végétaux endémiques sur votre fenêtre est la première manière d’y prendre part. A titre individuel, cette action est anecdotique. Décuplée à l’échelle de tous les habitants d’une ville, cette mesure peut contribuer à supporter l’écosystème urbain.
Pour ceux bénéficiant d’une cour ou d’un balcon, un aménagement végétal peut-être conçu afin d’apporter nature, bien-être et biodiversité.
Enfin des initiatives comme le Permis de Végétaliser de la Mairie de Paris, qui permet aux habitants de végétaliser un espace public (pied d’un arbre, place de parking, etc.), permettent d’apporter de la vie en ville.
Est-ce que végétaliser tous les balcons permettrait d’avoir un impact sur les écosystèmes urbains ?
Tout dépend de la densité de balcons dans la ville (rire).
Végétaliser les fenêtres, les balcons, les toitures, les murs et les cours sont autant d’axes ayant un poids sur le potentiel de vie en ville.
Prenons l’exemple de Paris. Selon le MIT, c’est une des villes les moins vertes parmi les grandes métropoles étudiées. Seulement 8,8% de sa surface est végétale. Paris compte 20% de toitures plates, pour la plupart inexploitées. Une politique incitative permettrait de doubler ce ratio et ainsi favoriser les installations végétales.
Les impacts positifs sont si nombreux :
Amélioration de l’air par l’absorption de CO² et l’émission de O², captation des particules fines, augmentation de la rétention d’eau donc diminution des inondations, diminution des températures locales lors d’épisodes caniculaires (jusqu’à -4°C), diminution du stress, support à la biodiversité, etc.
Avons-nous assez de recul sur le vieillissement des implantations, par exemple les toits végétalisés ?
Oui, nous disposons d’un recul suffisant. Bien qu’assez récente en France, la végétalisation de toitures est très ancrée dans la culture nordique, particulièrement au Pays-Bas, et nord-américaine, particulièrement au Canada.
Le principal risque des végétalisations de rooftops est l’installation d’un substrat humide sur le bâti. Afin de ne pas favoriser des problèmes d’infiltrations sur les toitures, il faut travailler avec des professionnels experts du domaine de la végétalisation, et privilégier les matériaux aux qualités éprouvées.
Un mot de la fin ?
La transition écologique ne peut se satisfaire des seuls mouvements politiques, souvent sujettes à des pressions dont les intérêts divergent de ceux écologiques. Ce sujet, qui nous touche tous, doit être poussé par le citoyen et par les entreprises volontaires.
Chacun à sa manière peut être acteur du changement. Que ce soit chez soi avec des proches ou des collègues, en étant force de proposition dans les environnements que nous côtoyons, etc. Chaque petit pas réalisé est une avancée.
Soyons tous acteurs de la révolution verte !
Merci 🙏 à Clément pour ces échanges, vous pourrez découvrir l’activité de Captain Végétal en détail sur leur site.
N’hésitez pas à me faire vos retours sur le sujet en répondant simplement à cet email et si vous souhaitez recevoir cette newsletter, c’est juste par ici;
📖 Les lectures
Le confinement, révélateur de l’attrait de la nature en ville The conversation publie une étude réalisée durant le confinement du printemps. Plusieurs éléments sont mis en avant. La majorité des français pense ainsi que cette période modifiera la façon dont nous appréhendons notre rapport à notre environnement et la façon dont nous le protégerons. De plus le confinement a mis en valeur les effets néfastes de l’activité humaine (pollutions sonores, atmosphériques et lumineuses, îlots de chaleur urbain, inégalités socio-spatiales…) et l’urgence d’agir pour le bien-être des citadins, la protection de la biodiversite et les économies d’énergies… Rien de nouveau effectivement mais toujours bon à rappeler.
La ville intelligente La Smart city est parfois présentée comme une ville futuriste dénuée d'âme et allant à l’encontre de la protection des données personnelles. Pourtant cet article nous présente les avantages de la technologie quand elle est pensée pour, par exemple, nous permettre de réduire les dépenses publiques: en coupant le chauffage d’établissements publics non utilisés, ou en n’arrosant les espaces verts lors ce que cela est nécessaire. Pour concevoir la ville , des capteurs, caméras et des outils numériques peuvent être utilisés pour modéliser et simuler des risques de crue. La ville intelligente peut permettre également de fluidifier le trafic, ou encore d’indiquer les places disponibles en temps réel (cf Copenhagen).
6 Techniques for Falling in (or Back in) Love with Your City [EN] Voilà quelques pistes qui vous permettront de (Re)découvrir votre ville. Et même elle si elle vous désespère (sa politique, la baisse de la qualité des services, accueil / propreté en berne…) : Visitez- la comme un touriste, découvrez des lieux dans lesquels vous n’êtes jamais allé. Vous pouvez également discuter avec un étranger, ou essayer un autre restaurant, vous rendre à d’autres événements que ceux dans lesquels vous vous rendez habituellement. En résumé, essayons d’expérimenter d’autres façons de vivre nos villes.
C’est arrivé sur Terre en automne 2020. Un résumé de ce qui s’est passé ce début d’automne. Cela pourrait être le journal des mauvaises nouvelles et évidemment, il y a de quoi être consterné par certains chiffres, décisions ou événements. Mais il y a aussi pleins de bonnes nouvelles comme : 74% des enfants scolarisés mangent au moins un repas végétarien par semaine (de quoi limiter la surconsommation de viande et sensibiliser les petits); l’Etat annonce une aide de 80 millions d’euros pour la réparation des vélos; des milliers de renards sauvés en Seine-Maritime et des centaines de kilos ramassé en montagne lors du Stop Waste Tour. Allez avouez ça fait du bien 😉
💡 Une idée !
1km à pied
Plusieurs fois, j’avais eu abordé 🤓 la notion de temps de trajet Domicile/ travail,et tous les avantages qui en découlent, si l’on réduit les distances. La start-up “1km à pied” semble vouloir répondre à cette problématique.
La fondatrice Laure Wagner (une des premières employées de Blablacar) a constaté que 25% des salariés habitaient à proximité d’un des établissements de leur employeur, sans pour autant y travailler. Partant de ce constat, l’idée d’1 km à pied est de remédier à cette incohérence. La cible est principalement l’ entreprise (multi-sites); la démarche consiste à diagnostiquer les trajets effectués par les collaborateurs, avant de leur proposer le lieu de travail le plus proche du domicile, mais aussi la mobilité la plus appropriée . Enfin, elle permet de suggérer une échange de postes entre deux collaborateurs pour que ceux-ci puissent travailler plus près de chez eux. Allons découvrir ce projet.
🎧 Une écoute
Anti-Brouillard - S’inspirer des plantes pour inventer l’avenir
Plus que jamais les plantes sont une source d’inspiration; on peut le voir au coeur des villes, mais aussi dans l’entreprenariat et dans l’innovation. Dans le podcast Anti-Brouillard, Agnès Guillot, docteur en psychophysiologie et en biomathématiques, nous apporte sa vision sur la bio-inspiration au micro de Fabien Roque. Comment la nature regorge de solutions pour répondre à des situations de survie parfois les plus extrêmes: tout un ensemble de pistes illimitées suggérées par la nature pour répondre à la production des biens et services de manière durable, tout en rendant nos sociétés humaines compatibles avec notre biosphère. Allons écoutez ça !!
Pour conclure, merci encore à tous ce qui prennent le temps de partager cette newsletter et pour ceux qui me font des retours constructifs, sur des idées de sujets et autres…
Cette fin d’année sera encore particulière, gardons un oeil tout de même sur les arbres, les plantes, la saison qui s’écoule et les acteurs qui font la ville de demain. 🧐
A la ville et à sa capacité à se réinventer, même dans des temps un peu incertains.
Prenez soin de vous !
Si vous aimez cette newsletter, si vous souhaitez la recommander à vos proches, le lien ci-dessous va vous faire gagner quelques secondes précieuses 😉: