La semaine a été marquée par la valorisation de Swile; l’entreprise montpelliéraine spécialisée entre autres dans les tickets restaurant est ainsi devenue une licorne* en quelques années. L’énergie déployée par son équipe pour porter une marque, et donner un nouveau visage à la relation salariés - entreprise est communicative. Alors on pourra aimer, critiquer, aduler, dénigrer, qu’importe !
Je noterai une seule chose : cette possibilité de changer les choses en si peu de temps, quand les volontés et les forces sont déployées vers un même objectif.
Quel que soit le domaine, l’énergie positive est le moteur du changement 🤔. Inspirant!
Bonjour ! 👋
Vous venez d’arriver sur cette page, bienvenue. Daily Green est une newsletter bi-mensuelle sur la place de la nature en ville. Elle vous propose de découvrir les solutions pour la ville basées sur la nature pour répondre aux impact du changement climatique. Les initiatives sont nombreuses et les acteurs gonflés à bloc.😉
J’avais évoqué il y a quelques temps, cette envie d’échanger avec des acteurs qui réfléchissent, conceptualisent, conçoivent et réalisent nos villes en mouvement.
Je vous invite cette semaine à découvrir Manon Corneille, jeune française installée à Prague pour intégrer le cabinet de conseil Ecoten - Urban Confort. Avec Ecoten, elle accompagne les acteurs urbains dans leur projet d’adaptation au changement climatique. En cartographiant les territoires et préconisant des stratégies adaptées à la morphologie de leur quartiers, il s’agit de concevoir des solutions pour rafraîchir les villes.
- Peux-tu nous parler de ton parcours? Comment en es-tu venue à t'intéresser à l’impact du réchauffement climatique sur les villes ?
Issue d’une formation en gestion d’entreprise et informatique, j’ai commencé ma carrière en tant que consultante informatique. J’installais des logiciels de gestion pour aider les entreprises à être plus performantes. Sensible aux conséquences liées au dérèglement climatique depuis maintenant une dizaine d’années, j’ai eu besoin d'intégrer ces enjeux dans mon quotidien professionnel. A 24 ans, je démissionne de mon CDI confortable pour démarrer un nouveau challenge : m’installer à Prague pour aider les décideurs à rafraichîr les villes.
- Prague est considérée comme l’une des villes les plus vertes au monde (56 % de sa superficie totale est végétalisée*). Est-ce que cela a pu motiver ton choix ?
Oui, absolument, je savais que la qualité de vie y était bonne ! Prague a d’ailleurs un des meilleur réseaux de transport en commun d’Europe. J’étais curieuse d’aller explorer les bonnes pratiques environnementales de la ville et de découvrir la culture tchèque.
- Peux-tu nous parler d’Ecoten et de l’expertise que vous menez auprès des villes européennes ?
Ecoten est un bureau d’études en environnement urbain spécialisé dans l’identification et la réduction des îlots de chaleur urbains. Très concrètement, nous avons 2 services :
un service de cartographie : on combine des données géographiques pour identifier les zones les plus exposées à la chaleur, avec une forte densité de personnes âgées et une faible couverture végétale. C’est dans ces lieux que les actions rafraîchissantes doivent être prioritaires selon nous.
Un service de simulations microclimatiques : nous modélisons le microclimat futur en fonction des caractéristiques de l'aménagement d’un quartier (revêtements, présence d’arbres, couleur des surfaces, etc). Notre logiciel modélise les températures de l’air, les températures de surface mais aussi la direction du vent, sa vitesse et l'humidité de l’air. Ces composantes du microclimat sont très importantes pour comprendre le confort thermique humain.
- Sur votre site, vous annoncez que d’ici 2050, la température en ville pourrait augmenter de 8 degrés. A ton sens, est-ce que les villes ont pris la mesure de cet impact sur la population ?
Ce résultat est ressorti suite à une étude de vulnérabilité réalisé pour la ville de Vienne. Des mesures ont été prises pour rafraichir la ville, certes, mais en termes de prise de conscience, il me semble que nous sommes tous loin d’imaginer dans quelle mesure nos modes de vie vont être impactés. Les changements climatiques qui nous attendent sont très complexes à appréhender et à accepter. Notre métier consiste aussi à communiquer pour sensibiliser les décideurs sur ces enjeux.
- Suis-tu l'actualité en France sur le sujet ? Quelles sont les actions qui t'ont marquée visant au rafraîchissement de la villes ?
J’essaie de suivre les actualités en participants à divers webinaires, je suis aussi abonnée à la newsletter AdaptaVille de l’Agence Parisienne du Climat où sont partagées des solutions d’adaptation climatique. Je reste en veille sur les aides régionales - des outils puissants de mise en action des décideurs municipaux. Je pense notamment à l’aide en Bourgogne Franche Comté finançant jusqu’à 80% des projets en lien avec la Renaturation et la lutte contre les effets du changement climatique. En terme d’action, le plan OASIS en région Parisienne visant à rafraichir les cours d’école m’a particulièrement marqué de part son ampleur.
- Peux-tu nous parler d’un de vos projets dont vous êtes le plus fier ?
L’étude que nous avons réalisée pour la ville de Vienne est certainement notre projet le plus marquant de par les retombées médiatiques qu’il a généré et la réaction du public. Suite à notre audit, la ville a décidé de lancer le programme “CoolStreet+” qui a pour objectif de rafraîchir la ville tout en favorisant le vivre ensemble : ajout de bancs, rues piétonnisées, brumisateurs et végétation… La ville a déployé plusieurs solutions et les habitants ont réagit très positivement à ces mesures.
- Quelle est l’actualité d’Ecoten Urban Confort et comment peut-on te joindre ?
Nous travaillons actuellement sur la publication du TOP 50 des villes Américaines les plus vulnérables aux épisodes de chaleur. Nous avons aussi plusieurs projets en cours sur Prague. Vous pourrez nous retrouver au Salon des Maires, du 16 au 18 novembre, à Paris - Porte de Versailles.
Je suis joignable sur Linkedin, sur notre site internet Urban-comfort ou par email directement .
-Merci Manon pour cet échange et je vous invite à découvrir Ecoten - Urban Confort.
(Pour rappel Le premier échange sur Daily Green date maintenant d’une année et c’était avec Clément de Captain Végétal, un acteur de la végétation urbaine ➟ Relire l’échange)
Cette semaine, je vous invite à consulter deux infographies, deux régions du monde pour découvrir comment les villes appréhendent les questions de réchauffement urbains et la gestion des pluies.
🌳 La Stratégie verte de Sidney :
Lors de la dernière édition, j’avais abordé avec vous le projet de ceinture verte madrilène, 75 kilomètres autour de la ville pour répondre aux problématiques de réchauffement de la ville. Aujourd’hui je vous invite à découvrir la stratégie de “reverdissement” des parcs, des rues et des propriétés privées de la ville de Sidney, en vue de lutter contre les îlots de chaleurs, apporter de la nature en ville et favoriser le bien-être de ses habitants. Après des actions engagées depuis plus d’une dizaine d’années, la ville australienne s’est donné comme objectif en 2050 de couvrir de 40% de couverture végétale dont 27% de canopée. ➟ En savoir plus
💦 L’acupuncture appliquée aux inondations en Inde : Partons maintenant quelques minutes, en Inde. Chaque année le pays est confronté à la violence des inondations. Même si tout est mis en oeuvre pour nettoyer les systèmes de drainage, pour acheter de nouvelles pompes pour évacuer l’eau, le système atteint ces limites. Cet article de l’organisme WRI India propose d’explorer d’autres solutions basées sur des infrastructures vertes et plusieurs axes sont envisagés pour permettre une meilleur gestion des eaux pluviales. Il propose de “débitumer” et de rendre perméable les voies piétonnes ou les terres-pleins. Mais également en appliquant une forme d’acupuncture, (oui ! celle basée sur la théorie chinoise qui consistent à intervenir sur des points stratégiques) pour cela il suffirait d’intégrer dans les quartiers d’activités : des parcs publiques, des petits espaces de verdure et des puits de recharge d’eau. Enfin dans les quartiers densément peuplés, on pourrait implanter des poches de végétation, des potagers urbains ou des zones humides. En collectant de manière synergique, l’eau de pluie et des puits de recharge, on pourrait permettre d’apporter une eau potable au population.
Retrouvez la nouvelle rubrique qui vous fera briller auprès de vos amis, que vous soyez ou non “sapé comme jamais” :-).
Imaginons que la ville puisse un jour être modulable, que l’on puisse déplacer les immeubles au gré des besoins et des époques. En cherchant bien, on découvre que les immeubles comme les arbres peuvent se déplacer, en tous cas que l’on a tenté de les déplacer. A Marseille la plus vieille maison de la ville, nommé Hôtel de Cabre a été pivoté à 90° en en 1954 pour être ensuite déplacé dans l’alignement de la nouvelle rue. Construit en 1535 prés du vieux port, ayant survécu à la deuxième guerre mondiale est enfin déplacé pour la reconstruction du quartier, l’immeuble est toujours visible 27 Grand Rue, Marseille…
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