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C’est parti !
Fin octobre, pas de veste mi-saison, il fait chaud. Un livre à la main, je manque de faire “valdinguer” mon laptop, en pourchassant un moustique. Si nous étions en été, ce serait la canicule. Mais y a-t-il un mot pour définir un automne anormalement chaud, Serge ?


Quoi de neuf ?
À Laval (53), considérant que 80% de l’espace de la ville est privé, le maire a invité tous ses administrés à désimperméabiliser et à végétaliser chez eux.
À Grenoble, on va plus loin, on offre des arbres prêts à planter avec l’opération “Adopte un arbre”. Les fiches pratiques mises à disposition sont intéressantes : “Mon arbre est adapté au sol et au climat local ?” “Le système racinaire est adapté à mon jardin ? “ etc…
Il est super important d’encourager ce genre d’initiative. Allons plus loin, comme à Liège, où la municipalité propose des formations dans le domaine de l’arbre aux représentants des associations de quartier. Qui à leur tour pourront rendre compréhensibles aux autres habitants les bénéfices des solutions basées sur la nature.
67 000 euros pour deux chênes pédonculés, 3000€ pour un robinier, à Rennes, la municipalité donne désormais un prix à son patrimoine arboré. Il n’est ici pas question de les mettre en vente. Au-delà du débat “faut-il ou pas donner une valeur monétaire à la nature ?" Il est question ici de les protéger.
Je fais une parenthèse sur le sujet : selon le rapport “Future of Nature and Business” du Forum économique mondial, les développements favorisant la place de la nature dans le domaine des infrastructures et du bâti pourraient générer plus de 3 000 milliards de dollars d’opportunités commerciales et 117 millions d’emplois d’ici 2030.
L’intérêt certain est de sensibiliser la population à leur valeur. Et dans le cas des “audacieux” qui souhaiteraient lancer des travaux de construction / d’aménagement, ou bien se garer en s’appuyant sur un arbre (comme sur n’importe quel poteau métallique): la dégradation a désormais un coût, et il est prohibitif. Voir le barème de l’arbre dont je vous parle dans le prix de la nature.
Personne n’aurait l’idée d’agiter une pelle mécanique ou de faire un créneau précipité près d’une Tesla. Alors pourquoi une telle négligence pour ce végétal capable de jouer le rôle de climatiseur, de favoriser la biodiversité en ville, et accessoirement de valoriser mon bien immobilier ?
Cette semaine je vous parle :
Une extension des parcs urbains pour une ville relationnelle. Sonia Lavadinho, fondatrice de Bfluid, défend l’idée que la présence des parcs en ville est loin d’être suffisante.
Si le XVIIIe et XIXe siècle ont permis de multiplier leur création, le XXe siècle n’a pas assez développé ces espaces verts. Aujourd’hui, l’intérêt des villes pour les parcs est fort et réel, mais on est encore loin de couvrir nos environnements urbains d’espaces de nature, où il fait bon courir, marcher, se retrouver et se réunir pour un pique-nique par exemple…
En attendant, l’anthropologue urbaine, propose d’adopter une stratégie intermédiaire : en concevant une deuxième peau. Alors en quoi cela consiste? Il s’agirait de végétaliser et d’équiper d'espaces dédiés à la détente ou aux activités sportives les rues avoisinantes, et cela dans un rayon de 5 à 15 minutes autour des parcs. Imaginez que vous sortiez de votre parc favori et que le long de votre parcours jusque chez vous à quelques minutes, vous puissiez traverser des petits espaces verts, des places pour permettre aux enfants de courir. En somme, une continuité de votre espace préféré.
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En ville, que faire s’il n’est pas possible de planter en pleine terre ? La start-up l’Atelier organique semble avoir résolu cette équation en installant des totems végétalisés. Des éléments mobiles qui peuvent s’adapter autour des lampadaires, ou peuvent s’équiper d’un banc circulaire pour recréer une place aménagée… et pourquoi pas faciliter les rencontres comme sur une place de village.
Autonomes en énergie et conçus pour optimiser les ressources en eau (récupération d’eau et sondes hygrométriques pour déterminer précisément les besoins), ils ne demandent que peu d’entretien selon son fondateur, Jonathan Nicolas.
Les totems sont connectés à une application qui délivre le niveau des réserves d’eau et la possibilité de lancer l’arrosage à distance. Concernant le choix des matériaux, pas de plastique mais du bois imputrescible et une peinture écologique.
Le grand intérêt réside dans la possibilité de placer ces totems dans des espaces minéralisés tout en proposant une alternative aux jardinières et aux gros pots en ville, mais aussi de proposer des plantes vivantes toute l’année. Une solution durable, autonome et économe. Qu’en pensez-vous ?
Pour le prix, il faut compter entre 2200 et 13 500€ Ht (selon le modèle et les options).
Au chevet des arbres - David Happe
Pourquoi ouvrir ce livre ? Parce qu’il mêle érudition et expérience de terrain. Il parle d’un métier trop peu connu : le technicien arboricole expert. Au nombre d’une centaine en France, ces praticiens, “médecins des arbres” ou “urgentistes” interviennent pour évaluer la santé des arbres, prodiguer des soins, évaluer sa solidité et estimer leur âge.
Du Japon à la Grande-Bretagne en passant par le continent américain, le rapport à l’arbre diffère. L’auteur souligne que notre engagement reste souvent plus modeste que nos voisins.
L’auteur rappelle que généralement les arbres dépérissent d’une attaque parasitaire, d’une déshydratation sévère due aux sécheresses, ou encore d’une négligence de notre part (travaux qui arrachent les branches ou les racines).
L’intérêt pour l’arbre en milieu urbain est assez récent. Il rencontre de plus en plus d’engouement, mais de nombreux points sont encore à défendre, notamment au niveau juridique, pour ne plus le considérer l’arbre comme un simple mobilier en bas de la rue.
Allez au chevet des arbres !
Retrouver d’autres recommandations de lecture dans l’édition 43 et 44
Mais aussi
#Animaux Transhumance et Moutons au cœur de Marseille pour questionner la place de l’animal, de la biodiversité et de la place de la nature en ville !
#Résidence Une pépinière et un jardin en permaculture dans un quartier résidentiel à Montrouge (92)
#Immobilier Quand un promoteur immobilier prend des engagements en faveur de la biodiversité : Vestia immobilier.
#Montpellier Travaux sur la Comédie : des poteaux de renfort avant de creuser les fosses pour les arbres (8 ormes de 8 mètres de haut)
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Prenez soin de vous et bonne fin de semaine et… Bon week-end!!!