△Triangle de l'inaction vs cercle vertueux ○
#DG 81 - Laissons de la place à la nature en ville 🌱
Bonjour à tous,
C’est la quatre-vingt unième édition, bienvenue au 42 nouveaux abonnés.
Nous sommes souvent coincés dans ce que l'on appelle le triangle d'inaction : manque de temps, manque d'information, ou sentiment d'impuissance. Cela se traduit par des pensées telles que “ce n’est pas de ma responsabilité”, “c’est à l’Etat de s’en occuper”, “aux entreprises de financer”, “aux propriétaires de revendiquer”, à monsieur tout le monde de cesser de se plaindre.
L'essence de Daily Green est de montrer que des solutions existent. Et elles ne demandent qu’a être adaptées et appliquées pour répondre aux enjeux actuels. Dans notre société, l’innovation est portée en étendard comme symbole du progrès et de la réussite. Pourtant, des solutions sont là sous nos yeux, et elles ne nécessitent pas à chaque fois de construire une fusée pour résoudre un problème. Car s’il y a bien un domaine, ou l’innovation existe depuis toujours, c’est bien dans la nature. Il suffit d’ouvrir les yeux sur son adaptation dans le temps, et même aujourd’hui, et toujours à l’ère parfois néfaste de l’Anthropocène. Laissons de la place à la nature en ville.
Bonne lecture !
Bonjour, je suis Hicham En Nakhla, fondateur de 420 arbres. Nous accompagnons les acteurs privés et publics à végétaliser stratégiquement leur territoire. Nous formons également leurs équipes à une meilleure compréhension des enjeux environnementaux. Daily Green est ma newsletter personnelle et toutes les deux semaines, je partage avec vous des exemples concrets et des projets inspirants.
Quoi de neuf ?
J’ai eu le plaisir de participer au Podcast Ex-Oeco de Louise Germain, un nouveau format dédié à la nature en ville.
Je participerai en novembre au Séminaire : La Flore Locale - Solution pour la Végétalisation Urbaine ?🌱 organisé par Arbre local.
Avant d’aller plus loin
Vous avez un projet de végétalisation ou un besoin de communiquer sur vos engagements environnementaux? Prenons rendez-vous.
Daily Green en quelques secondes
Végétaliser les abris de bus et tram : une initiative pour booster biodiversité et gestion de l’eau.
Pourquoi certains arbres urbains tombent : gestion et responsabilités.
La diversité des villes dépasse celle des forêts : une surprise scientifique.
Planter des arbres réduit les crises cardiaques : l’exemple de Louisville.
Un écosystème flottant à Baltimore : la nature réintroduite en milieu urbain.
🌿 Végétaliser les abris de bus et de tram ?
La régie publicitaire Clear Channel a lancé un vaste programme de végétalisation des abribus au Royaume-Uni. Ces petits toits végétalisés sont composés de plantes locales comme le thym, le trèfle des sables et la marjolaine sauvage, et ne demandent que peu d’entretien.
Les objectifs vont bien au-delà de l’effet esthétique :
Favoriser la biodiversité en créant des couloirs pour les insectes pollinisateurs.
Absorber l'eau de pluie pour une meilleure gestion des eaux.
Réduire l'effet d’îlot de chaleur urbaine.
Il n’y a pas encore de données qui permettent de confirmer l’impact positif de ces initiatives. Je pense, cependant, que c'est un excellent moyen de rapprocher la nature de nos espaces quotidiens et de sensibiliser au déclin des abeilles et autres insectes pollinisateurs.
Pourquoi ne pas pousser cette initiative plus loin et étendre ces toits végétalisés à d'autres surfaces urbaines ? Par exemple, sur le toits des garages des résidences des années 60/70, ou encore sur les toits plats des centres commerciaux et immeubles de bureaux ?
Et vous, quelles surfaces souhaiteriez-vous voir végétalisées dans votre ville ?
🌳 Regarder les arbres tomber ou les protéger ?
Voir un arbre à terre est toujours impressionnant, le voir tomber est plutôt effrayant. Une vidéo m’a marqué cette semaine. On y voit un arbre s’abattre littéralement sur un piéton qui ne doit sa survie qu’à la félicité ou à la baraka. Il passe entre les énormes branches de l’arbre, indemne !
C’est non sans rappeler cet article de The Conversation France intitulé "An act of God, or just bad management? Why trees fall and how to prevent it".L’auteur nous questionne et nous met face à nos responsabilités quant à notre gestion des arbres en milieu urbain.
Les raisons principales identifiées pour comprendre une chute, outre des maladies ou ravageurs :
🌊 La circulation de l'eau : les aménagements paysagers modifient le drainage et l’écoulement des eaux. Ils fragilisent les fondations des arbres.
🔌 Les infrastructures souterraines : gaz, eau potable, câbles électriques ou télécoms affaiblissent la stabilité des arbres.
✂️ Le manque d'entretien : une canopée mal entretenue, des racines abîmées lors de travaux peuvent conduire à des chutes des années plus tard.
Heureusement, les chutes d'arbres restent un phénomène assez rare : 3 arbres sur 100 000 finissent par tomber lors d'une tempête. Cela souligne néanmoins l'importance d’une gestion rigoureuse des arbres urbains.
🤯 La diversité des arbres est plus importante en ville qu'en forêt !
Une étude de l’Institut fédéral de recherches WSL en Suisse montre que les villes abritent plus d’espèces d'arbres que nos forêts.
🌳 1300 espèces d'arbres en ville contre seulement 76 en forêt.
En France, dans les villes de plus de 100 000 habitants, on dénombre 1469 espèces, majoritairement exotiques.
À titre de comparaison, les forêts européennes comptent 469 espèces natives.
Il n’y a pas lieu de comparer ces deux environnements.Cette diversité est un atout, mais elle pose aussi de nombreux défis. Par exemple face aux ravageurs forestiers qui utilisent les arbres urbains comme points d’entrée pour se propager.
🫁 Louisville : Quand planter des arbres réduit le risque de crise cardiaque
L’Université de Louisville a lancé un programme audacieux, Green Heart Louisville. Il s’attaque à deux fléaux urbains : la pollution de l’air et la perte conséquente de son patrimoine arboré. Elle dresse un état des lieux peu glorieux mais honnête. Chaque année, la ville perd environ 54 000 arbres. Quant à la qualité de l'air, elle est classée parmi les pires du Kentucky.
Pour inverser la tendance et mesurer l’impact de son action, 8 000 grands arbres et arbustes ont été plantés sur une zone de 10 km². Les premiers résultats sont prometteurs : une réduction de 13 à 20 % de la hsCRP, un marqueur inflammatoire utilisé pour évaluer le risque de maladies cardiovasculaires.
Cette diminution s’illustre par la baisse de 10 à 15 % du risque de crise cardiaque, de cancer ou de décès lié à une maladie.
Cette transparence et cette démarche proactive sont inspirantes. Il serait intéressant de voir d'autres villes suivre cet exemple. En communiquant plus ouvertement sur la qualité de l'air et l’état de leur couverture végétale par exemple, elles se donneraient des objectifs clairs dans la renaturation de leur territoire.
Pensez-vous que nos villes devraient être plus transparentes sur ces questions environnementales ?
🛟 Réintroduire la nature dans des espaces urbains contraints : le cas de Baltimore
Au cœur du port de Baltimore, un espace flottant de 1000 m² a été conçu pour réintroduire un écosystème naturel dans ce cadre urbain dense et contraint. Ce projet utilise 40 000 plantes locales, dont des herbes marines, pour purifier l'eau et attirer une faune aquatique diversifiée, comme les crabes bleus du Maryland.
Les pontons sur lesquels repose la structure flottante sont équipés de dispositifs garantissant une bonne oxygénation de l'eau. Si l’effet esthétique est indéniable, ce projet à pour vocation ed sensibiliser le public à l'importance des zones humides et des écosystèmes qu'elles abritent.
Une impressionnante opération réalisée par le cabinet Ayers Saint Gross et l'Aquarium National qui aura coûté : 14 millions de dollars.
Dans les précédentes éditions
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